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La revue de presse de l'équipe Christine Fayol - Marc Mattera
27 février 2015

Sud-Ouest - 27 février 2015

SO 150227

Le triangle des barons

Publié le 27/02/2015 à 06h00 par 

Mérillou, Mortemousque et Mattera, tous sortants, aspirent à jouer un rôle au-delà du canton.

Trois dans un. Les fiefs de Beaumont, Lalinde et Monpazier, qui réélisent leur conseiller général autour de 60 %, souvent au premier tour, ont fusionné dans ce grand canton de Lalinde, l'un des plus gros du Périgord. Signe des temps électoraux et des redécoupages cantonaux, un seul survivra - politiquement - à cette triangulaire des barons des bastides, entre Bergeracois et Sarladais : Serge Mérillou (62 ans), Dominique Mortemousque (64 ans) et Marc Mattera (66 ans) ont l'âge de la dernière joute départementale. La retraite, ou le gros lot : Mattera sera candidat à la présidence du Conseil départemental - qui aime le Modem le suive -, Mortemousque y songe - il faudra peut-être accorder la droite qui hésite sur son chef - et Mérillou n'a pas été loin - il a tenté sa chance en interne, au PS. Et au milieu de cette bataille ultime, coule la Dordogne, entre vestiges papetiers et industriels, de la prison de Mauzac au cloître de Cadouin en passant par le château de Biron et le canal de Lalinde : une terre qui attend son grand soir touristique, sa voie de la vallée et, comme partout, un peu plus d'emploi. Qui s'en occupera ?

"Certains vont marquer le coup et voter FN ..."

Canton de Lalinde« Avec six équipes, il y a le choix ! », sourit Dominique Mortemousque, ex-sénateur, maire et conseiller général de Beaumont. Il y en a une qu'il a en travers : celle de Marc Mattera, le seigneur voisin de Monpazier, qui dédouble l'offre à droite. Gênant pour Mortemousque, l'ancien rocardien madré à l'accent rocailleux qui se voyait rassembleur au-delà de l'UMP. « C'est une période où les gens ne sont pas apaisés, et ils n'aiment pas ces triturations du gouvernement : quatre cantons fusionnés, les couples candidats, les équipes de quatre, ils ont du mal à s'y retrouver… Certains vont marquer le coup, et voter FN. » La division n'aidera pas.

Les deux droites se marquent

Lui a déjà eu l'occasion de mesurer son audience : aux législatives de 2012, il a fait 59 % sur Beaumont, 47 % sur Le Buisson, 41 % sur Lalinde et 49 % sur Monpazier - 49 % au total sur le nouveau canton, battu par Brigitte Allain (Verts / PS). Vu la dégringolade du gouvernement dans l'opinion, le match retour est ouvert. À condition d'atteindre la finale.

Le triangle des baronsMattera fait le même calcul. Aux législatives, il n'était pas candidat, mais soutenait l'ex-député Daniel Garrigue, aujourd'hui en paix avec l'UMP (oui, il faut suivre, en Bergeracois) : 9,5 %. Marc Mattera balaye la démonstration : « Je suis le seul à pouvoir battre Mérillou. »

Il ne croit pas au FN (« Nous, on a les mains dans le cambouis »), souligne que le PC Laurent Péréa prendra des voix au PS, surtout que les Verts sont de la partie. Il s'assoit allègrement sur les menaces de l'UMP de le priver de régionales (lire « Sud Ouest » de lundi) et marque Mortemousque à la culotte. Le baron de Beaumont a présidé la FDSEA, la Chambre d'agriculture et la Caisse régionale du Crédit agricole ? Celui de Monpazier aligne son binôme, Christine Fayol, dont le mari Benoît fut… à la tête de la FDSA et vice-président du Crédit agricole.

« Pas mal géré »

Mortemousque se présente avec la suppléante de Mattera ? Lui s'adjoint Jérôme Boullet, qui a perdu les municipales de Lalinde d'à peine 7 voix, alors soutenu par l'UMP… Mattera fait valoir son bilan : deux maisons de retraite et un établissement pour handicapés. « On a défendu ces projets ensemble, j'étais sénateur… », soupire Mortemousque. Lequel pointe la fausse opposition du centriste : il vote avec la gauche le budget du Conseil général. Le patron du Modem assume : « Le Département n'est pas mal géré, on ne peut pas dire que la dette déstructure l'équilibre budgétaire. » Façon de déboulonner un argument de campagne de la droite.

Le chiffre

« Beaucoup d'honneur »

« Ils me font beaucoup d'honneur de faire de moi leur adversaire principal », badine le socialiste Serge Mérillou, favori sur le papier : il est réélu haut la main depuis 2004 sur Lalinde, le territoire le plus peuplé du nouveau canton (8 500 habitants) et la gauche tient Le Buisson. De quoi être optimiste. Et renvoyer ses adversaires à leurs turpitudes : « L'important n'est pas de savoir lequel des deux va battre l'autre, c'est le monde rural qui souffre. »

Mérillou répond aux critiques par le projet départemental du PS - très haut débit, attractivité du territoire (« Elle ne se décrète pas, elle se construit »), emploi, etc. Sur son bilan sur trois ans, aussi : nouveau pont de Lalinde, gendarmerie neuve, pôle médico-social. Et puis Mérillou incarne l'aile frondeuse du PS, ce qui peut lui éviter les voix anti-Hollande. Il a imposé une primaire à Germinal Peiro, l'a perdue, mais n'y voit pas de handicap. Clin d'œil : « Cela me transforme en numéro 2 du PS. » Ses adversaires rappellent son score - 25 % - pour le décrédibiliser. Lui, déjà dissident face à l'ex-député Suchod en 1998, dit : « On est un pays de rugby, les gens aiment quand on s'affirme. » Gare à la mêlée du mois prochain, quand même.

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